Il est difficile, voire impossible, d’atteindre les objectifs fixés par une entreprise si son ERP/PGI (progiciel de gestion intégré) ne répond pas correctement à ses besoins. C’est pourquoi il est important d’aborder le processus de sélection avec des critères d’évaluation clairs et de n’en oublier aucun.
Pour Paul Rosner, fondateur de Lin Productivity, une société de conseil en technologie, les DSI, les dirigeants et les responsables IT ont intérêt à établir ces critères de sélection bien avant de contacter les éditeurs.
Avant toute chose, pour lui, le choix d’un ERP a tout à gagner à commencer par la constitution d’une équipe interne dont la mission sera de dessiner les contours de l’entreprise de demain – nouveaux modèles économiques possibles, projets de développement, nouveaux produits ou services, nouvelles implantations, etc. – et de décrire les résultats opérationnels qu’elle souhaite pour le futur – avec le nouvel ERP.
Cette équipe doit également impliquer, autant que faire se peut, les dirigeants et le conseil d’administration pour qu’ils se fassent les promoteurs de l’initiative.
« Si vous n’avez pas en amont toutes ces discussions sur le contexte, vos exigences pour votre ERP louperont les évolutions en cours de votre organisation. Elles risquent de ne plus être adaptées demain », prévient-il. « Vous aurez une liste fouillée de points, très précise, mais elle sera caduque ».
En résumé, il vaut mieux établir les critères de sélection seulement une fois que l’équipe pluridisciplinaire (IT, métiers) aura identifié les résultats souhaités, l’état actuel de l’organisation et son futur.
Une fois ce préambule posé, voici les critères les plus importants sur lesquels l’équipe devra travailler pour déterminer un cahier des charges et bien choisir sa solution ERP.
Les PGI ne sont pas des solutions universelles. Les meilleurs ERP proposent tous les mêmes modules fondamentaux (finance, relation client, gestion commerciale, ressources humaines, etc.). Mais aucun ERP ne peut répondre aux exigences de toutes les entreprises et de tous les secteurs d’activité. Le premier point consiste donc à regarder dans le détail les fonctionnalités que propose un ERP, et voir si celles-ci correspondent aux exigences métiers (présentes et futures) listées en amont.
Par exemple, une PME qui a une visée internationale aura besoin de gérer des devises et d’avoir des interfaces en plusieurs langues. Elle aura des besoins de fonctionnalités radicalement différentes de celles d’une PME concurrente, mais dont la stratégie est de se concentrer sur son marché local.
Les responsables IT et opérationnels doivent particulièrement examiner comment le système gérera la consolidation financière, souligne Marc Caruso, architecte en chef chez Syntax, une ESN de Montréal. Les capacités de reporting et de tableaux de bord méritent également une attention particulière, car elles seront les véritables outils du « cockpit » de pilotage de l’entreprise.
N’hésitez pas non plus à demander des démos, ce qui permettra au passage d’évaluer l’expérience utilisateur.